Swissrail Industry Association / Fri 30.09.2022

La contribution du rail à une mobilité durable

Parmi les acquis de la recherche scientifique sur la mobilité le constat selon lequel les gains de vitesse liés au développement des réseaux de transports sont réinvestis dans une augmentation des distances parcourues est essentiel.

Ainsi, les nouvelles infrastructures ne permettent pas de gagner du temps, mais d’étendre les pratiques spatiales et les espaces habités. Tout en ouvrant les voies d’une approche transversale et systémique des mobilités, ces acquis soulignent la spécificité de la mobilité dans le processus de spatialisation des sociétés urbaines. Parce qu’elle rend possible une dispersion toujours plus importante des lieux de vie et d’activité, l’amélioration des conditions de déplacement est à l’origine d’une augmentation des mobilités. Les capacités de mobilité croissantes des populations sont par ailleurs intégrées dans les stratégies et dans les choix de localisation des principaux acteurs urbains, augmentant la portée des aires de recrutement et de chalandise des entreprises, commerces, des services ou des équipements publics. 
 
Partant de ces constats, de nombreux chercheurs montrent que les politiques publiques croisées de transport, de logement et d’aménagement du territoire sont à l’origine d’un processus de dépendance à l’automobile. Par dépendance à l’automobile, nous entendons, en référence à la notion définie par Gabriel Dupuy, le préjudice subi par celles et ceux qui n’ont pas accès à la voiture, ou dont les conditions des pratiques de mobilité sont fortement contraintes, notamment en termes de durée ou de longueur des déplacements. 
 
Sortir du cercle vicieux de la dépendance automobile est indispensable pour atteindre les objectifs de transition écologique fixés par l’Accord de Paris. Le constat vaut pour la Suisse, mais plus généralement pour l’Europe et l’ensemble des pays développés. Ceci implique un effort particulier en aménagement du territoire et notamment l’abandon des pôles de croissance urbaine situés à des jonctions autoroutières, mais surtout, sortir de la dépendance automobile nécessite de penser les mobilités rapides à partir d’un autre moyen de transport que l’automobile, or il n’y en a qu’un qui puisse être une alternative écologique à l’automobile : le rail.
 
De part la massification des flux qu’il permet, sa vitesse de transport élevée, les accessibilités qu’il défini, le rail dans toutes ses déclinaisons, du tramway urbain au train à grande vitesse en passant par le métro, le réseau express régional, les réseaux régionaux et les grandes lignes constitue la colonne vertébrale autour de laquelle est susceptible de s’organiser le système des mobilités décarbonées du futur. De part son caractère structurant, le rail peut en effet potentiellement être l’élément autour duquel sont planifiés les services de transports publics routiers, mais également les mobilités partagées ainsi que les véhicules en libre-service. Le potentiel est là, il ne reste qu’à l’investir…     

L'auteur: Vincent Kaufmann, Professeur d’analyse des mobilités à l’EPFL
 
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